Une oasis pour les jeunes réfugiés en Suède


Mikaela Berg et Omid Mahmoudi travaillent à « "Mötesplats Otto »", un espace ouvert pour les jeunes réfugiés non accompagnés à Malmö, en Suède. Dans cet entretien, Mikaela et Omid parlent de leur travail, des jeunes avec lesquels ils travaillent et du climat politique préoccupant en Suède. « Si nous n'étions pas là pour eux, personne ne le serait ».

Le rôle le plus important de Mötesplats Otto est de donner un sentiment d'appartenance aux jeunes personnes exilées non accompagnées et de leur offrir un endroit où elles sont les bienvenues. Et c'est bien nécessaire dans le contexte de plus en plus difficile de la politique migratoire suédoise. Les jeunes viennent à « Otto » pour rencontrer un adulte s'ils ont besoin de parler, pour participer aux nombreuses activités culturelles ou sportives, pour manger, pour faire leurs devoirs ou pour recevoir des conseils juridiques sur la législation relative à l'immigration ou sur des questions sociales.


Mikaela et Omid font partie de Mötesplats Otto depuis le début. Ils se disent inquiets de l'évolution politique actuelle en Suède. Mikaela : « Ici, à Otto, nous voyons les conséquences du durcissement des politiques migratoires. En raison de la détresse mentale et économique et du fait qu'ils sont sans abri, de nombreux jeunes se tournent vers la drogue. Cela est également lié à l'attente longue et inhumaine à laquelle les jeunes non accompagnés sont exposés ». Omid ajoute : « La situation en Suède est inhumaine et le nouvel accord politique appelé l'accord TIDÖ (un accord du nouveau gouvernement comprenant des propositions répressives de grande envergure sur l'immigration, etc.) crée un stress énorme pour les participants à Otto.

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« Ne pas aider n'est pas une option »

Mikaela et Omid considèrent qu'il est important de créer une oasis où les jeunes peuvent penser à autre chose qu'à leurs problèmes pendant un petit moment. À Otto, l'atmosphère chaleureuse et accueillante leur permet de faire une pause et de profiter de la vie pendant un moment. Ici, chacun a le droit d'être un être humain parmi les autres. Mikaela : « Ce qui est bien et beau, c'est que nous faisons cela ensemble. Nous trouvons tous de l'espoir ici, et c'est ce qui nous permet d'avancer. »
Omid : « Ce qui est difficile, c'est de voir comment la société autour de nous va dans la mauvaise direction et comment cela affecte les gens qui visitent Otto.

Cet endroit m'a permis de rencontrer des gens merveilleux, et il est parfois difficile de ne pas pouvoir leur donner l'assurance qu'ils seront en sécurité. »
Lorsqu'on lui demande quelle est sa force motrice, Omid répond : « Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas le faire. Aucune autre institution fait ce que nous faisons. Si nous n'étions pas là pour ces personnes, personne ne le serait. Je viens du même milieu, donc je ne peux pas me permettre de ne pas aider les autres. Nous devons le faire parce que la situation des demandeurs d'asile n'est pas tenable. »

Mikaela : « Pour moi, participer à ce projet est une façon de partager mes privilèges en tant que personne blanche. Tout le monde mérite d'être accueilli avec gentillesse et humanité. Nous essayons de voir les besoins existants et d'adapter les activités en conséquence. Nous sommes très flexibles. Ce lieu est caractérisé par la solidarité. C'est un endroit chaleureux et sûr. Je suis heureuse d'en faire partie ».

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